Vendredi 28 juin 2019
LPL – Salle de conférence B011
Programme
9h30 – A. Michelas & M. Champagne Lavau : Est-ce qu’on tient compte de notre interlocuteur dans nos choix linguistiques ? Le cas du focus contrastif en français
10h00 – N. Gala & C. David : De la complexité des textes à sa transposition didactique dans une classe de FLE multilingue : travaux exploratoires
10h45 – Pause-café
11h15 – K. Strijkers & N. Nguyen : Words in the speaker and listener’s mind: from individual to social level
[Réservé aux membres du LPL]
12h00 – Bilan annuel du LPL
12h30 – Déjeuner
Conversational agents are once and again gaining great interest from academics and industrials. The availability of big data as well as the advances in processing units have made deep learning approaches feasible and promising, reviving the dream of creating artificial agents that can easily converse to people. Several solutions have been proposed since the first psychoanalyst chatbot (1966). From regular expressions and symbolic approaches (formal grammars and formal logics) to statistical approaches (probabilistic models and data-driven techniques, e.g. machine learning or deep learning). We have already obtained promising results. For instance, we know that machines can learn optimal strategies for simple tasks in small domains (task-oriented dialogue systems). Moreover, we are treating open domain dialogues by asking questions to online encyclopedias such as Wikipedia (conversational reading comprehension) and we are able to predict the best answer in chitchats (end to end neural approaches). In this talk I will review briefly the state of the art and highlight the open research problems on conversational agents.
Acquisition de données d'interactions face-à-face et utilisation d'un robot téléopéré
Frédéric Elisei (Gipsa-lab)
Vendredi 10 mai 2019, de 10h à 11h
LPL, salle de conférence B011
F. Elisei présentera deux plateformes du laboratoire Gipsa-lab : la plateforme Mical dédiée à l'étude de l'interaction face-à-face, et le robot Nina, un robot humanoïde complexe (lèvres, mâchoire, tête et regard articulés) qui est à la fois un outil de test de ces modèles d'interaction, et un environnement pour les recueillir, grâce à la téléopération immersive.
A titre d'exemple, le corpus enregistré cet été pour le projet RoboTrio sera présenté. RoboTrio est ancré sur la conception et l’étude d’une interaction sociale entre un robot « intervieweur » et deux interlocuteurs humains. Grâce à la plateforme de téléopération immersive, plusieurs heures de données d’interactions ont été collectées : parole, regards, mouvements de tête, articulation du robot et données vidéo trackées par openFace, qui donnent accès aux tours de parole, backchannels... Ce corpus original permettra d’étudier et modéliser ce type d’interactions.
SystUS – REaDY : « Sur les unités de la segmentation linguistique »
Programme :
9h30 Ouverture
9h40 Sophie Dufour : Le phonème comme unité de segmentation pré-lexicale
9h50 Cyril Aslanov : Du polysyllabisme au monosyllabisme : la restructuration syllabique au contact entre langues indo-européennes et langues isolantes à travers l’exemple de la convergence du tokharien vers le tibétain
10h00 Chotiga Pattamadilok : Le rôle de l’acquisition de la lecture sur la capacité de segmentation des stimuli langagiers et non-langagiers
10h10 Laurent Prévot : About Conversational and Discourse Markers
10h20 Pauline Welby : Les perturbations segmentales perturbent-elles la segmentation ?
10h30 Discussion générale
10h50 Pause-café
11h10 Cristel Portes : La structure informationnelle et la partition de l’énoncé
11h20 Clément François : De la perception de la parole chez le bébé à l’acquisition du vocabulaire chez l’enfant, approche neurolinguistique
11h30 Frédéric Sabio : Décrire les relations grammaticales : à partir du verbe ? A partir de la phrase ?
11h40 Marie-Charlotte Cuartero : Les disfluences au sein des chunks morphosyntaxiques dans la Dystonie généralisée isolée
11h50 Discussion générale
12h10 Clôture
Analyse sociolinguistique des interactions verbales et didactique de l’oral en FLE
Résumé :
La complexité des interactions verbales demande de faire appel à une approche sociolinguistique pour les analyser. En effet, les différents éléments de la situation de communication s’imbriquent et orientent, influencent ou conditionnent les pratiques langagières ainsi que les activités langagières actualisées en interaction. Dans un premier temps, nous proposerons un cadre d’analyse qui permet d’examiner au mieux l’ensemble des facteurs qui pèsent sur le déroulement et la forme des interactions. Nous appréhenderons également les différentes façons mises en œuvre par les locuteurs pour co-construire leur discours et nous analyserons quelques traces de cette collaboration. Dans un second temps, nous présenterons des applications de cette approche et nous expliquerons les avantages de l’exploitation de l’analyse sociolinguistique des interactions verbales à des fins didactiques. Nous présenterons des propositions d’exploitation de nos analyses socio-interactionnelles à des fins d’enseignement et d’apprentissage du Français Langue Étrangère (FLE). Nous illustrerons ces propositions avec des exemples d’expérimentations réalisées auprès de différents publics d’apprenants et en collaboration avec différents enseignants de FLE.
Résumé :
La négation et les dépendances négatives sont des sujets d’étude qui ont fasciné et fascinent encore aussi bien les linguistes et les philosophes que les psychologues et désormais également, les neurologues. En effet, si l’on sait que la négation est un phénomène linguistique universel, spécifiquement humain, présent dans toutes les langues, mais pas dans la communication animale, il n’en reste pas moins que la diversité foisonnante de ses manifestations linguistiques ne cesse de surprendre, posant et reposant la question de ce qui pourrait bien motiver une telle variété de formes pour un sens qui ne peut être cognitivement que fondamentalement commun. Peut-être plus que tout autre phénomène dans le langage, la négation interroge avec force l’articulation de l’universel avec le particulier. C’est ce dialogue, fondateur de bien des recherches linguistiques, qui a mis la négation et ses dépendances au cœur de mes recherches. Au fil des années, j’ai abordé dans mes travaux la question de la négation et de ses dépendances dans divers de leurs aspects, l’acquisition, la complexité de leur émergence et de leur variation syntaxique et sémantique dans la diachronie et dans les langes créoles, l’investigation de leur compréhension du point de vue expérimental, la relation entre intonation et interprétation ou encore l’impact de la négation sur la résonance motrice dans la compréhension des verbes. Mon but sera ici de présenter quelque uns de ces travaux pour susciter la discussion et ouvrir de nouvelles perspectives, sans souci pour autant d’en proposer une synthèse unificatrice.
1er mars 2019, 10h30 en salle A003
Laboratoire Parole et Langage
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Aron Arnold
Les pratiques de séduction vocale, et ce qu’elles nous apprennent sur le genre
Les rituels de séduction mobilisent un ensemble de pratiques, verbales et non-verbales, à travers lesquelles les actrices et acteurs sociaux se présentent d’une certaine manière et rendent intelligibles différentes émotions, attitudes et intentions. Une expérience, s’inspirant de Puts (2005) et Hodges-Simeon et al. (2010), basée sur des simulations d’appels téléphoniques, nous a permis d’étudier les pratiques vocales de 30 locuteurs – 15 femmes et 15 hommes – francophones de la région de Bruxelles et du Brabant wallon en contexte de séduction. Nous avons constaté que ces derniers, lorsqu’ils avaient comme consigne de s’adresser à une personne qu’ils souhaitent séduire, tout en prenant une voix qu’ils considéraient comme « séduisante » et « sexy », (1) abaissaient leur fréquence fondamentale, (2) réduisaient leur débit de parole, et (3) augmentaient la fréquence du second formant (F2) de certaines voyelles, vraisemblablement par des sourires. Nous interprétons ces variations, d’une part, comme relevant d’une stratégie à travers laquelle les locuteurs montrent leur attirance envers leurs interlocuteurs – car pour séduire, il faut être séduit (Baudrillard, 1979, p. 112), ou du moins prétendre l’être. Et d’autre part, comme une stratégie pour indexer leur assurance et leur confiance en soi. L’étude de ces trois paramètres n’a pas révélé de différences signifiantes entre locuteurs féminins et masculins – les mêmes tendances ont été observées auprès des deux groupes. En revanche, nous avons remarqué des différences de genre dans la manière dont notre expérience a été appréhendée. Lorsque nous avons demandé aux locuteurs de produire une voix « séduisante » et « sexy », les locuteurs féminins ne manifestaient généralement aucune difficulté dans la compréhension de la tâche, ni dans la production de ce type de voix. En revanche, les locuteurs masculins expliquaient régulièrement qu’ils ne comprenaient pas la consigne, ou qu’ils ne savaient pas comment produire une voix de ce type. Nous interprétons cette différence comme une conséquence du fait que les femmes sont plus sexualisées que les hommes, et que conséquemment la séduction féminine est davantage stéréotypée que la séduction masculine.
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Maria Candea, James German, Mariapaola d’Imperio
Présentation du projet ANR NoBiPho 2019-2021: La production et la perception de la voix et de la parole comme sites de (de)catégorisation du genre: vers l’émergence d’un paradigme non-binaire
Séminaire de Jody Kreiman, Professeure à UCLA et experte de renommé internationale dans le domaine de la voix.
What is voice quality and how should we measure it?
This old question has been debated for decades, but still remains unanswered. In this talk I will argue that voice cannot be studied as a concatenation of separate research on production, acoustics, and perception, but must be considered as a single communicative process in which each piece interacts with and depends on the others. Then I will revisit our psychoacoustic model of voice quality, and present some current research from our lab applying this model to explore within-talker variation in voice and the links between voice production and perception.
La prochaine séance du 17 janvier accueillera notamment deux membres du LPL, Joana Révis et Antoine Giovanni pour une intervention sur “Féminiser sa voix dans le cadre d’une transition de genre MtF”.
La séance aura lieu de 14h à 16h, à la Maison de la Recherche, à Schuman.