Quand les sous-entendus ne se font plus entendre

Natacha Cordonier vient de réaliser une capsule vidéo sur son travail de thèse mené sous la direction de Maud Champagne-Lavau (LPL) et Marion Fossard (UniNE). Aujourd’hui post-doctorante à l’Institut des sciences logopédiques de l’Université de Neuchâtel, elle avait également obtenu le prix de l’UNADREO cet été.

Lien vers la vidéo : https://www.unine.ch/unine/home/pour-les-medias/communiques-de-presse/quand-les-sous-entendus-ne-se-fo.html

 

Crédits d’image : UniNE

Natacha Cordonier lauréate du Prix de thèse UNADREO

Natacha Cordonier vient d'obtenir le prix UNADREO pour sa thèse réalisée sous la direction de Maud Champagne-Lavau (LPL) et Marion Fossard (Univ. Neuchâtel).

Titre de thèse : La compréhension de l’ironie et des requêtes indirectes non conventionnelles chez des individus cérébrolésés droits et traumatisés crâniens : profils pathologiques, développement d’un outil d’évaluation et prise en charge

Soutenance : 29 octobre 2021

Félicitations à Natacha et aussi à Timothy Pommée qui a obtenu au même moment le Prix spécial de thèse 40 ans de l'UNADREO !

 

 

« Quelle belle coupe de cheveux ! » : ou comment reconnaître l’ironie…

Notice :
Rivière, E. & Champagne-Lavau, M. (2020).
Which contextual and sociocultural information predict irony perception? Discourse Processes, 57, 259-277

Résumé :
Dire à quelqu’un « Quelle belle coupe de cheveux ! » peut être interprété comme un compliment, mais aussi comme de l’ironie après 3 mois de confinement. Des travaux dans différentes langues ont montré que plusieurs facteurs (par exemple la situation contextuelle, la présence d’un marqueur lexical tel que le déterminant « quelle ») sont susceptibles de favoriser l’interprétation de cet énoncé comme étant ironique. Mais aucune étude, en français, n’a encore examiné la contribution relative de ces différents facteurs à l’interprétation d’un énoncé comme ironique. A l’aide d’une approche originale, nous avons demandé à 244 participants de langue maternelle française d’évaluer sur une échelle en 5 points la présence de différents facteurs dans 1840 stimuli écrits.

Une analyse de régression nous a permis de montrer pour la première fois qu’une combinaison de facteurs pragmatiques liés au contexte (c’est-à-dire l’allusion à une attente déçue, la présence d’une victime, une tension négative) et de facteurs socioculturels concernant les participants jugeant les énoncés (être une femme plutôt qu’un homme, avoir un niveau d’éducation élevé) prédisait le mieux l'interprétation des énoncés comme ironique. Notons que les facteurs pragmatiques étaient les prédicteurs les plus forts.

Ces résultats montrent, d’une part, que les femmes sont plus sensibles à l'ironie (probablement à la tension négative véhiculée par l’ironie) que les hommes et confirment, d’autre part, le rôle central du contexte étudié par ailleurs sous la forme de l’incongruité contextuelle entre l’énoncé du locuteur et la situation.

Lien vers l’article : https://doi.org/10.1080/0163853X.2019.1637204
HAL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02189429/