SystUS – REaDY : « Sur les unités de la segmentation linguistique »
Programme :
9h30 Ouverture
9h40 Sophie Dufour : Le phonème comme unité de segmentation pré-lexicale
9h50 Cyril Aslanov : Du polysyllabisme au monosyllabisme : la restructuration syllabique au contact entre langues indo-européennes et langues isolantes à travers l’exemple de la convergence du tokharien vers le tibétain
10h00 Chotiga Pattamadilok : Le rôle de l’acquisition de la lecture sur la capacité de segmentation des stimuli langagiers et non-langagiers
10h10 Laurent Prévot : About Conversational and Discourse Markers
10h20 Pauline Welby : Les perturbations segmentales perturbent-elles la segmentation ?
10h30 Discussion générale
10h50 Pause-café
11h10 Cristel Portes : La structure informationnelle et la partition de l’énoncé
11h20 Clément François : De la perception de la parole chez le bébé à l’acquisition du vocabulaire chez l’enfant, approche neurolinguistique
11h30 Frédéric Sabio : Décrire les relations grammaticales : à partir du verbe ? A partir de la phrase ?
11h40 Marie-Charlotte Cuartero : Les disfluences au sein des chunks morphosyntaxiques dans la Dystonie généralisée isolée
11h50 Discussion générale
12h10 Clôture
Analyse sociolinguistique des interactions verbales et didactique de l’oral en FLE
Résumé :
La complexité des interactions verbales demande de faire appel à une approche sociolinguistique pour les analyser. En effet, les différents éléments de la situation de communication s’imbriquent et orientent, influencent ou conditionnent les pratiques langagières ainsi que les activités langagières actualisées en interaction. Dans un premier temps, nous proposerons un cadre d’analyse qui permet d’examiner au mieux l’ensemble des facteurs qui pèsent sur le déroulement et la forme des interactions. Nous appréhenderons également les différentes façons mises en œuvre par les locuteurs pour co-construire leur discours et nous analyserons quelques traces de cette collaboration. Dans un second temps, nous présenterons des applications de cette approche et nous expliquerons les avantages de l’exploitation de l’analyse sociolinguistique des interactions verbales à des fins didactiques. Nous présenterons des propositions d’exploitation de nos analyses socio-interactionnelles à des fins d’enseignement et d’apprentissage du Français Langue Étrangère (FLE). Nous illustrerons ces propositions avec des exemples d’expérimentations réalisées auprès de différents publics d’apprenants et en collaboration avec différents enseignants de FLE.
Résumé :
La négation et les dépendances négatives sont des sujets d’étude qui ont fasciné et fascinent encore aussi bien les linguistes et les philosophes que les psychologues et désormais également, les neurologues. En effet, si l’on sait que la négation est un phénomène linguistique universel, spécifiquement humain, présent dans toutes les langues, mais pas dans la communication animale, il n’en reste pas moins que la diversité foisonnante de ses manifestations linguistiques ne cesse de surprendre, posant et reposant la question de ce qui pourrait bien motiver une telle variété de formes pour un sens qui ne peut être cognitivement que fondamentalement commun. Peut-être plus que tout autre phénomène dans le langage, la négation interroge avec force l’articulation de l’universel avec le particulier. C’est ce dialogue, fondateur de bien des recherches linguistiques, qui a mis la négation et ses dépendances au cœur de mes recherches. Au fil des années, j’ai abordé dans mes travaux la question de la négation et de ses dépendances dans divers de leurs aspects, l’acquisition, la complexité de leur émergence et de leur variation syntaxique et sémantique dans la diachronie et dans les langes créoles, l’investigation de leur compréhension du point de vue expérimental, la relation entre intonation et interprétation ou encore l’impact de la négation sur la résonance motrice dans la compréhension des verbes. Mon but sera ici de présenter quelque uns de ces travaux pour susciter la discussion et ouvrir de nouvelles perspectives, sans souci pour autant d’en proposer une synthèse unificatrice.
1er mars 2019, 10h30 en salle A003
Laboratoire Parole et Langage
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Aron Arnold
Les pratiques de séduction vocale, et ce qu’elles nous apprennent sur le genre
Les rituels de séduction mobilisent un ensemble de pratiques, verbales et non-verbales, à travers lesquelles les actrices et acteurs sociaux se présentent d’une certaine manière et rendent intelligibles différentes émotions, attitudes et intentions. Une expérience, s’inspirant de Puts (2005) et Hodges-Simeon et al. (2010), basée sur des simulations d’appels téléphoniques, nous a permis d’étudier les pratiques vocales de 30 locuteurs – 15 femmes et 15 hommes – francophones de la région de Bruxelles et du Brabant wallon en contexte de séduction. Nous avons constaté que ces derniers, lorsqu’ils avaient comme consigne de s’adresser à une personne qu’ils souhaitent séduire, tout en prenant une voix qu’ils considéraient comme « séduisante » et « sexy », (1) abaissaient leur fréquence fondamentale, (2) réduisaient leur débit de parole, et (3) augmentaient la fréquence du second formant (F2) de certaines voyelles, vraisemblablement par des sourires. Nous interprétons ces variations, d’une part, comme relevant d’une stratégie à travers laquelle les locuteurs montrent leur attirance envers leurs interlocuteurs – car pour séduire, il faut être séduit (Baudrillard, 1979, p. 112), ou du moins prétendre l’être. Et d’autre part, comme une stratégie pour indexer leur assurance et leur confiance en soi. L’étude de ces trois paramètres n’a pas révélé de différences signifiantes entre locuteurs féminins et masculins – les mêmes tendances ont été observées auprès des deux groupes. En revanche, nous avons remarqué des différences de genre dans la manière dont notre expérience a été appréhendée. Lorsque nous avons demandé aux locuteurs de produire une voix « séduisante » et « sexy », les locuteurs féminins ne manifestaient généralement aucune difficulté dans la compréhension de la tâche, ni dans la production de ce type de voix. En revanche, les locuteurs masculins expliquaient régulièrement qu’ils ne comprenaient pas la consigne, ou qu’ils ne savaient pas comment produire une voix de ce type. Nous interprétons cette différence comme une conséquence du fait que les femmes sont plus sexualisées que les hommes, et que conséquemment la séduction féminine est davantage stéréotypée que la séduction masculine.
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Maria Candea, James German, Mariapaola d’Imperio
Présentation du projet ANR NoBiPho 2019-2021: La production et la perception de la voix et de la parole comme sites de (de)catégorisation du genre: vers l’émergence d’un paradigme non-binaire
Séminaire de Jody Kreiman, Professeure à UCLA et experte de renommé internationale dans le domaine de la voix.
What is voice quality and how should we measure it?
This old question has been debated for decades, but still remains unanswered. In this talk I will argue that voice cannot be studied as a concatenation of separate research on production, acoustics, and perception, but must be considered as a single communicative process in which each piece interacts with and depends on the others. Then I will revisit our psychoacoustic model of voice quality, and present some current research from our lab applying this model to explore within-talker variation in voice and the links between voice production and perception.
La prochaine séance du 17 janvier accueillera notamment deux membres du LPL, Joana Révis et Antoine Giovanni pour une intervention sur « Féminiser sa voix dans le cadre d’une transition de genre MtF ».
La séance aura lieu de 14h à 16h, à la Maison de la Recherche, à Schuman.
Séminaire du 18 janvier 2019, 11h, en salle B011 au LPL
Denis Guthleben
Historien, attaché scientifique au Comité pour l’histoire du CNRS
Depuis 80 ans : le CNRS…
En 2019, le CNRS célèbre son 80e anniversaire. Le plus grand établissement public de recherche en Europe a en effet vu le jour le 19 octobre 1939, dans les premières semaines du second conflit mondial. Drôle de guerre, mobilisation, puis débâcle et Occupation : ce contexte a pesé sur ses débuts. Pour autant, le CNRS n’est pas né pour la guerre : il est le fruit de réflexions, de débats et de réformes remontant parfois jusqu’aux origines de la Troisième République ; surtout, il a poursuivi sa mission originelle, « provoquer, coordonner et encourager la recherche », jusqu’à nos jours… Retour sur 80 et quelques années d’une histoire riche, et parfois mouvementée !
Séminaire du 10 janvier 2019, 14h, en salle B011 au LPL
Pascal Taranto
(Centre Gilles Gaston Granger)
LABΩ : plateforme pour la réalisation de projets thématiques collaboratifs
Résumé :
Concept nouveau de plateforme en ligne de recherche pour la réalisation de projets thématiques collaboratifs dans le domaine SHS notamment, LABΩ permet de démarrer rapidement et de mener à bien un programme de recherche mobilisant virtuellement un réseau international, pluridisciplinaire et multi-niveaux (de l’amateur éclairé au PR en passant par le doctorant) sans avoir à rechercher des financements mais uniquement sur la base de l’intérêt scientifique du projet.
LABΩ est à la fois :
1. un incubateur de projets scientifiques et une pépinière pour les appels à projets ;
2. un concentrateur de services et d’outils actuellement éparpillés sur le net et sous-employés ou mal connus (bib inist, cat inist, HAL, traducteurs, ISTEX, visios, etc.) qui seront tous disponibles en un clic dans les plateformes LABΩ
3. Un générateur de données open editions pour la recherche.
4. Potentiellement un nouveau procédé de formation doctorale
Le projet vise à produire des résultats de référence à travers un processus collaboratif qui permet une évaluation précise de la qualité des contributions individuelles. Cinq écueils de la recherche actuelle sont visés :
• la standardisation des projets SHS par la politique des appels à projet telle qu’elle est actuellement conçue,
• la perte de temps et d’argent public engendré par ce processus (1,5 projet sur 10 est sélectionné alors que 40% sont notés A)
• la démobilisation des chercheurs,
• la baisse de la qualité du niveau scientifique par la pression à la publication
• et la grande difficulté de l’évaluation objective des résultats de la recherche.
Ce projet est soutenu financièrement par la SATT-SE et la région PACA, et sera présenté au salon Innovatives SHS 2019.
Séminaire du 11 janvier 2019, 11h, en salle B011 au LPL
Matthijs Westera
(University of Amsterdam)
Intonational Compliance Marking: a theory of English intonational meaning
Here’s a conceptually simple theory of English intonational meaning that seems to work well for a number of empirical phenomena. It’s basically the old idea that rises mean ‘incompleteness’ and falls ‘completeness’, but made significantly more precise by considering what it means for an utterance to be ‘incomplete’ or ‘complete’. I define these notions in terms of (non-)compliance with the conversational maxims. To illustate: plain rising declaratives can express uncertainty about the truth (Quality), relevance (Relation), sufficiency (Quantity) or manner (Manner) of the utterance, that is, potential non-compliance with each of the Gricean maxims. I call this theory Intonational Compliance Marking (ICM). In this talk I’ll summarize the ICM theory and its application to rising declaratives (Westera, 2018), the rise-fall-rise contour (Westera, to appear), and, time permitting, list intonation and question intonation. In each case, precision about the maxims is what makes this (at the outset) simple theory generate fine-grained predictions. I hope that this work can inspire research on intonation in English and cross-linguistically, as well as on discourse particles and on pragmatics more generally.
Westera, M. (2018). Rising declaratives of the Quality-suspending kind. Glossa: A Journal of General Linguistics, 3(1), 121. DOI: http://doi.org/10.5334/gjgl.415
Westera, M. To appear. Rise-fall-rise as a marker of secondary QUDs. In Daniel Gutzmann & Katharina Turgay (eds.), Secondary content: The semantics and pragmatics of side issues. https://www.dropbox.com/s/zukzbj0jqcxfpln/
Séminaire inter-équipes POP & Interactions
Vendredi 14 décembre 2018
Salle B.011 LPL
Gestuelle & Prosodie
Programme
9h30-10h45 : Camille Debras – Approche multimodale des interactions en tandems linguistiques
10h45-11h00 : Pause
11h00-11h30 : Marion Tellier – Regarde le silence : Formes et fonctions de la production gestuelle dans les pauses du discours
11h30-12h: Mariapaola D’Imperio & Thierry Legou – Head movements highlight important information in speech: an EMA study of co-speech gesture dynamics