Séminaire de l’équipe SYSTUS : Anne Dister

Séminaire de l'équipe SYSTUS

Anne Dister

UCLouvain - Saint-Louis – Bruxelles

Lundi 11 mars, 17h-18h30 – Salle de conférences, LPL

L'écriture dite inclusive et ses scripteur.e.s.

 Résumé
Depuis la deuxième décennie de ce siècle dans la francophonie européenne – plus tôt Outre-Atlantique –, deux camps s’affrontent en matière de norme dans la morphologie du genre : l’un est fidèle aux normes linguistiques et orthographiques établies, l’autre encourage l’écriture dite inclusive, appelée aussi rédaction égalitaire, épicène, non sexiste, dégenrée, neutre... Les personnes qui promeuvent ces nouvelles pratiques veulent mettre fin à l’hégémonie des hommes que traduirait l’emploi du masculin dit générique et préconisent différentes pratiques rédactionnelles pour la désignation d’ensembles composés d’hommes et de femmes. Dans cette communication, nous verrons comment l’argument du masculin générique est mobilisé, et ce qu’il en est des pratiques des scripteurs qui s’essayent aux abréviations du type les chercheur.e.s.

 

Ouvert à l’ensemble du laboratoire

Séminaire de l’équipe S2S : Alessandro Vietti

Mercredi 28 février 2024

Séminaire de l’équipe S2S

10h30 en salle de conférences B011

Alessandro Vietti

(Libera Università di Bolzano)

Effects of experience on bilinguals' production and perception of phonological categories

10h30-12h LPL, salle de conférences B011, Aix-en-Provence

Résumé :
Speakers growing up and living in a bilingual environment are exposed to an input that contains information relative to two different phonological systems. Research on bilinguals’ phonology has shown that cross-language similarity, the age of acquisition, the quantity and quality of input, and the patterns of language dominance determine differences in the interaction of the phonemic inventories and the representation of phonological categories. Moreover, assuming an exemplar theory approach, it can be observed how phonological categories are also changing beyond the acquisition stage as a result of social and linguistic experience. In this talk, two studies on the perception and production of /r/ in Italian-German bilinguals will be presented, and the results will be discussed, trying to emphasize the role of language use and social information in the formation of phonological categories.

Evènement ouvert à tout le monde

4e Rencontre Sciendwich du LPL

Vendredi 21 juin 2024

4e Rencontre « Sciendwich » du LPL

Avec les interventions de Francesca Di Garbo et Gabor Turcsan (LPL/AMU)

Thème « Morphologie, unités, interfaces »

13h-14h LPL, salle de cours A003, Aix-en-Provence

Evènement ouvert à tout le monde

Séminaire inter-équipe LEdA & Systus

Vendredi 12 avril 2024

Séminaire inter-équipe LEDA & SYSTUS

Avec les interventions de Raphaëlle Fouillet (U. Savoie Mont Blanc), Marie Noëlle Roubaud, Núria Gala et Daniel Véronique (LPL/AMU)

Interactions entre linguistique et didactique des langues

LPL, salle de conférences B011, Aix-en-Provence & En visio par Zoom

Séminaire ouvert à tout le monde

_______________

Programme

9h30 – 10h00   Accueil café à la cafeteria du LPL

10h00 – 11h00  Raphaëlle Fouillet (U. Savoie Mont Blanc) : La circulation des savoirs linguistiques dans l’enseignement de la grammaire du français aux  allophones.

11h00 – 11h30   Marie Noëlle Roubaud et Núria Gala (AMU, LPL) : La polysémie mise à l’épreuve en cycle 3 (enfants de 9-11 ans). Étude de quelques verbes transdisciplinaires dans des textes scolaires d’histoire et sciences.

11h30 – 12h00  Daniel Véronique (AMU, LPL) : L’acquisition du verbe en français langue étrangère et son enseignement.

 

Résumés

Raphaëlle Fouillet

MCF en Sciences du langage - Didactique des langues-cultures
Université Savoie Mont Blanc 

La circulation des savoirs linguistiques dans l’enseignement de la grammaire du français aux allophones

La grammaire, entendue au sens de l’« ensemble des principes qui régissent la combinaison d’éléments en chaînes significatives marquées et définies (les phrases) » (CECRL, 2001, p.89), est un domaine dont se préoccupent moins les didacticiens du français aux allophones (historiquement, le français langue étrangère) depuis que la langue est conçue comme une compétence de communication (Coste et al., 1976), où la composante linguistique n’est ni plus ni moins nécessaire que la composante pragmatique et la composante sociolinguistique (CECRL, 2001). Il n’en demeure pas moins que la grammaire est toujours bien présente, et dans les classes, et dans les manuels (Fougerouse, 2001 ; Beacco, 2010, 2021), ce qui suppose des descriptions grammaticales du français sur lesquelles s’appuient les enseignants et les apprenants.

La question se pose alors de savoir comment sont constituées ces descriptions grammaticales, et plus largement, comment circulent les savoirs grammaticaux, de leur élaboration en savoirs savants à leur transformation en objets d’enseignement et d’objets enseignés. Pour répondre à ce questionnement, on s’appuiera principalement sur la notion de transposition didactique, d’abord développée dans le cadre de la didactique des mathématiques par Chevallard (1991), qui en a défini les contours, et sur la distinction des quatre savoirs à l’œuvre dans la didactique des langues (Beacco, 2010).

Elles nous permettront de mettre en évidence un mouvement circulatoire des savoirs grammaticaux où un objet de savoir savant devient un objet d’enseignement - passage que nous illustrerons par l’introduction de syntagme dans l’enseignement du français aux allophones - et où un objet enseigné peut modifier un objet de savoir savant - processus que nous illustrerons par des descriptions grammaticales dans des manuels de français pour italophones.

Bibliographie
Beacco, J.-C. (2010). La didactique de la grammaire dans l’enseignement du français et des langues. Paris : Didier.
Chevallard, Y. (1991). La transposition didactique. Du savoir savant au savoir enseigné. Grenoble : La pensée sauvage éditions.
Fougerouse, M.-C. (2001). « L’enseignement de la grammaire en classe de français langue étrangère ». Dans Pratiques de l’enseignement et de l’apprentissage de la grammaire, Études de linguistique appliquée, n°122, pp. 165-178.

 

Marie Noëlle Roubaud et Núria Gala

Aix Marseille Université, Laboratoire Parole et Langage

 La polysémie mise à l’épreuve en cycle 3 (enfants de 9-11 ans) - Étude de quelques verbes transdisciplinaires dans des textes scolaires d’histoire et sciences

L’école accorde-t-elle suffisamment d’importance aux verbes transdisciplinaires ? Cette question formulée par Sauvageau et al. (2021) mérite réflexion au regard de l’importance des connaissances du vocabulaire et de son impact pour la compréhension en lecture. En effet,  le lien entre vocabulaire et lecture est bien établi : la connaissance du vocabulaire est fondamentale pour la compréhension des textes et, en même temps, la lecture est une activité qui contribue au développement du vocabulaire. Tout au long de son parcours scolaire, l’élève est confronté à des textes de spécialité qui lui permettent d’élargir son vocabulaire, au niveau du stock lexical (nouveaux mots) mais aussi au niveau de la profondeur lexicale : formes connues mais nouveaux sens spécifiques aux domaines de spécialité (Saidane et Tremblay, 2016). Il rencontre donc des verbes polysémiques dont il/elle pense connaître le sens alors que dans le texte de spécialité le sens courant amène à des incohérences et incompréhensions (Bensoussan, 1986).

Ainsi, l’élève de 9 – 11 ans, est-il conscient de ces nouveaux sens ? Il les devine peut-être en contexte et à l’aide de l’enseignant lors d’un travail explicite. Cependant, ces sens sont-ils vraiment intégrés ? L’élève est-il capable de les restituer en situation d’élicitation ? Telles sont les questions que nous nous sommes posées et qui ont été à l’origine d’une étude de vingt verbes transdisciplinaires apparaissant dans des textes d’histoire et de sciences en cycle 3 primaire.

Les résultats montrent que les sens spécifiques aux domaines de spécialité ciblés sont très peu (ou pas du tout) présents chez les élèves de cycle 3. L’étude a mis en évidence la pauvreté des connaissances lexicales liées aux domaines de spécialité, mais elle a aussi montré, au travers des stratégies lors des réponses, la place que prend l'enseignement grammatical et le poids qu’il a sur les élèves ainsi que les limites des manipulations sur la phrase. Ces résultats nous amènent à penser qu’il faut sensibiliser davantage les enseignants aux défis du travail sur le vocabulaire de spécialité.

Bibliographie
Bensoussan, M. (1986). Beyond vocabulary: Pragmatic factors in reading comprehension-Culture, convention, coherence, and cohesion. Foreign Language Annals, 19(5), 399-406.
Saidane, R. & Tremblay, O. (2016) Enseigner la polysémie des mots des manuels scolaires : pourquoi et comment ? Vivre le primaire, 29(4), 21-23.
Sauvageau, C, Beaudoin, A. & Tremblay, O. (2021). Observer, comprendre, représenter… Des verbes transdisciplinaires à enseigner au 1er cycle. Vivre le primaire, 34(2), 9-12.

 

Daniel Véronique

Aix Marseille Université, Laboratoire Parole et Langage

L’acquisition du verbe en français langue étrangère et son enseignement

La morphologie et la syntaxe du verbe français ont fait l’objet de nombreuses analyses en grammaire et linguistique françaises. Ces travaux éclairent les recherches sur l’acquisition du verbe en français langue étrangère et informent les chercheurs qui ont tenté de dégager des séquences d’acquisition du verbe français. L’ensemble de ces travaux sont susceptibles d’améliorer l’enseignement du groupe verbal en FLE. Dans cette intervention, je me propose i) de décrire différentes facettes de la morphosyntaxe du verbe français ; ii) de caractériser le développement de la maîtrise du verbe en FLE ; de proposer des pistes pour son enseignement. Mon intervention devrait illustrer les rapports entre les recherches linguistiques et les pratiques éducatives en FLE.

3e Rencontre Sciendwich du LPL

Vendredi 5 avril 2024

3e Rencontre « Sciendwich » du LPL

Avec les interventions de Christina Romain et Marco Cappellini (LPL/AMU)

Thème « Interaction »

13h-14h LPL, salle de cours A003, Aix-en-Provence

Evènement ouvert à tout le monde

2e Rencontre Sciendwich du LPL

Mardi 16 janvier 2024

2e Rencontre « Sciendwich » du LPL

Avec les interventions de Leonardo Lancia et Kristof Strijkers

Thème « Interaction »

13h-14h LPL, salle de conférences B011, Aix-en-Provence

Evènement ouvert à tout le monde

Séminaire de Pilar Prieto

Séminaire

organisé par l’équipe de recherche S2S et le Groupe transversal prosodie (GTP)

Pilar Prieto

ICREA-Universitat Pompeu Fabra

Relationship between prosodic and gestural marking of pragmatic operations: Do intonational and gestural signals act as sister systems?

Résumé :
In face-to-face communication, speakers jointly use a variety of prosodic and gestural patterns to convey pragmatic meaning. The main goal of this talk will be to assess whether they  function as sister systems in the marking of pragmatic operations, both from a production and a perception perspective. First, the results from three production studies tend to show a co-dependency between prosody and gesture as markers of polite stance, speech act information (more concretely reject operators, e.g. disagreement and incredulity questions), as well as information structure marking. Second, results from two cross-modal perception experiments complement this view, pointing to clear trade-off effects between the two and a stronger reliance on the visual information in the interpretation of pragmatic meaning. All in all, both production and perception results point to the view that prosodic and gestural markers of pragmatic operations are strongly interdependent and that speakers modulate them in controlled but flexible ways in everyday production. In general, a more fine-grained approach to multimodal language is needed that fully integrates the role of intonation and gestural signals as sister systems.

References: Brown, L. – Prieto, P. (2021). “Gesture and prosody in multimodal communication”. In: M.Haugh, D. Kadar, & M. Terkourafi (Eds.), The Cambridge Handbook of Sociopragmatics, 430-453 Cambridge: Cambridge University Press.

Séminaire de l’équipe SYSTUS

Séminaire

Organisé par l'équipe de recherche SYSTUS

Avec l'intervention de

Marc Allassonnière-Tang

(Laboratoire d’Eco-Anthropologie – Diversité et évolution culturelles, Paris)

Olena Shcherbakova

(Max Planck Institute of Evolutionary Anthropology, Department Linguistics and Cultural Evolution, Leipzig)

The evolutionary pathways of complexity in gender systems: Are more assignment rules better sustained by more agreement patterns?

 

Résumé :
Humans categorize the experience they encounter in various ways, which is mirrored, for instance, in grammatical gender systems of languages. In such systems, nouns are grouped based on whether they refer to masculine/feminine beings, (non-)humans, (in)animate entities, or objects with specific shapes. Languages differ greatly in how many gender assignment rules are incorporated in gender systems and how many word classes carry gender marking (gender agreement patterns). It has been suggested that these two dimensions are positively associated as numerous assignment rules are better sustained by numerous agreement patterns. We test this claim by analyzing the correlated evolution (Continuous method in BayesTraits) and making the causal inferences about the relationships (phylogenetic path analysis) between these two dimensions in 482 languages from the global Grambank database. By applying these methods to linguistic data matched to phylogenetic trees (a world tree and individual families), we evaluate whether various types of gender assignment rules (semantic, phonological, and unpredictable) are causally linked to more gender agreement patterns on the global level and in individual language families. Our results on the world language tree suggest that semantic rules are weakly positively correlated with gender agreement and that the development of agreement patterns is facilitated by different rules in individual families. For example, in Indo-European languages, more agreement patterns are caused by the presence of phonological and unpredictable rules, while in Bantu languages, the driving force of agreement patterns is the variety of semantic rules. Our study shows that the relationships between agreement and rules are family-specific and yields support to the idea that more distinct rules and/or rule types might be more robust in languages with more pervasive gender agreement.