Soutenance de thèse de doctorat de
Roxanne Comotti
(LPL / AMU)
Vendredi 21 février 2025 à 14h
Université Grenoble Alpes, Salle des Actes, bâtiment Z Stendhal + par Zoom
Lien Zoom : https://univ-grenoble-alpes-fr.zoom.us/j/93264674296?pwd=gfNVuutYIiPeyZP2RvmhRDhEaG7xQv.1
Migrations italiennes à Grenoble aux 20e et 21e siècles : récits de vie, pratiques et représentations langagières
Sous la direction de Marinette Matthey
Jury :
Michelle AUZANNEAU Univ Paris Cité (Rapporteure)
Massimo CERRUTI Univ di Torino (Examinateur)
Anna GHIMENTON Univ Grenoble Alpes (Examinatrice, Présidente de Jury)
Philippe HAMBYE Univ Catholique de Louvain (Rapporteur)
Résumé :
Cette recherche en sociolinguistique explore les dynamiques de la transmission intergénérationnelle des pratiques langagières et des politiques linguistiques familiales dans le contexte de la migration italienne à Grenoble. Ces dynamiques sont étudiées en comparant deux périodes de migrations distinctes : une du 20e siècle, de 1950 à 1970, et une migration contemporaine, de 2000 à 2018. L’étude s’appuie sur une méthodologie empirico-inductive et une approche sociolinguistique ethnographique pour analyser les pratiques et représentations langagières mises en mots dans des récits de vie. Cette étude révèle la diversité des pratiques transmissionnelles langagières bouleversées par la migration et les instances de socialisation du pays hôte. Pour les migrant·es de 1950-1970, il apparait que les variétés régionales de la péninsule italienne ont été utilisées, mais peu transmises au détriment de la pratique du français. Les migrant·es arrivé·es entre 2000 et 2018, souvent issus de milieux socioéconomiques favorisés, adoptent une approche différente envers leur héritage culturel et linguistique. Ils ne se considèrent plus comme devant « devenir français », mais plutôt comme des « Italien·nes vivant en France ». Cette évolution reflète un changement dans les politiques linguistiques familiales par rapport au maintien d’une identité italienne. La recherche propose d’identifier les facteurs influençant les choix linguistiques : le contexte sociohistorique, les politiques linguistiques familiales, ainsi que les dynamiques identitaires. À travers une analyse thématique des discours, il est mis en évidence des tensions entre intégration et préservation linguistique inscrites dans un cadre social et politique en mutation. Le terrain étudié se limite à ville de Grenoble (et son agglomération) et repose sur un corpus de 58 entretiens documentant les vies de 32 familles. La thèse est structurée en quatre parties : la première balaye des concepts clés liés à la migration et à la transmission langagière, la deuxième examine le contexte historique de la migration italienne entre l’Italie et Grenoble, la troisième rend compte des processus méthodologique et métaréflexifs adoptés pour l'étude, la dernière analyse les données recueillies. Ainsi, cette recherche met en lumière des pratiques de transmission intergénérationnelle à partir de témoins issu·es de la migration italienne à Grenoble, tout en interrogeant les implications sociolinguistiques de ces pratiques dans le cadre plus large des migrations contemporaines.