Au-delà des symptômes cardinaux qui caractérisent la maladie de Parkinson (MP) – tremblement, akinésie, et rigidité – des déficits rythmiques se manifestent dans différents domaines de coordination motrice, comme au niveau du membre supérieur, de la sphère oro-faciale, ou de la marche. Des altérations rythmiques sont également mises en évidence sur des tâches de perception de rythme (i.e., sur des tâches n’impliquant pas de production motrice). Face à l’étendue des dysfonctionnements rythmiques dans la MP, l’hypothèse d’une dysrythmie généralisée a été formulée. Cette hypothèse implique que l’ensemble des altérations rythmiques qui s’observent au travers de diverses tâches et dans différents systèmes effecteurs partage des mécanismes causaux communs. Néanmoins, cette proposition n’a pas été confirmée à ce jour, et nombre de questions demeurent, tant sur le plan théorique que clinique : les déficits rythmiques caractéristiques de la MP sont-ils réellement liés ? Une source commune aux manifestations rythmiques déficitaires est-elle envisageable ? Si tel est le cas, quels en sont les corrélats cérébraux, et les retombées cliniques ? Elaborée autour de deux principaux axes de recherche, cette dissertation avait pour objectif principal de tester l’hypothèse d’une dysrythmie généralisée dans la MP, au travers de deux questions : i) existe-t-il des liens entre trois domaines de production rythmique (i.e., coordinations oro-faciale, manuelle, et de marche) et un domaine perceptif dans la MP ?; et ii) quel est l’impact d’un entraînement rythmique d’un domaine moteur (i.e., coordination rythmique manuelle) sur d’autres domaines de coordination motrice (i.e., oro-faciales et de la marche) ? L’ensemble des résultats confirme l’hypothèse d’une dysrythmie généralisée dans la MP, et l’existence très probable d’altérations de mécanismes en lien avec une fonction prédictive générale qui, lorsqu’elle est la cible d’un entraînement rythmique, pourrait permettre de réduire certains troubles moteurs dans la MP.