Pour comprendre un énoncé ironique, il nous faut différencier ce que le locuteur dit de ce qu’il veut signifier en intégrant les différentes informations contextuelles à notre disposition (Grice, 1975 ; Searle, 1978).
Ce travail de thèse a eu pour vocation, en utilisant le cadre du modèle de Satisfaction de Contraintes, de déterminer, pour la première fois en français, le rôle joué par plusieurs types de contraintes (i.e., pragmatiques, linguistiques et socioculturelles) dans la compréhension des critiques et des compliments ironiques.
Suite à une première étude, nos résultats ont mis en évidence que l’incongruité entre le contexte et l’énoncé était un indice plus fort que la prosodie lors de la compréhension de critiques ironiques. Les résultats des études suivantes ont confirmé le rôle majeur des contraintes pragmatiques (i.e., allusion à une attente déçue, tension négative et présence d’une victime) dans l’interprétation des critiques ironiques et ont montré la contribution, bien qu’à un niveau moindre, de contraintes socioculturelles dans la compréhension des critiques et des compliments ironiques. Ces résultats nous ont aussi permis de confirmer l’asymétrie de l’ironie et de montrer que les contraintes pragmatiques contribuant à la compréhension des compliments ironiques seraient différentes de celles contribuant à la compréhension des critiques ironiques.