Soutenance de thèse
Lundi 30 septembre 2019 à 14h
Laboratoire Parole et Langage, salle de conférences B011, 5 avenue Pasteur, Aix-en-Provence
Aurélie Goujon
(LPL-AMU)
Indices d’incompréhension et séquences de réparation dans l’interaction en face-à-face : une analyse multimodale
Sous la direction de
Marion Tellier et Roxane Bertrand
Résumé Peu d’études jusqu’à présent se sont intéressées à l’interlocuteur et à l’impact que celui-ci peut avoir sur la production langagière du locuteur principal. Or, l’interaction est un processus collaboratif et n’examiner qu’un des partenaires ne permet pas d’en saisir le processus global, ni les mécanismes qui sous-tendent la production verbale et gestuelle en contexte social.
Dans ce travail, nous nous intéressons aux mouvements de sourcils dans l’interaction en face-à-face en tant que ressource utilisée par les participants pour signaler un problème de compréhension. Notre objectif est de décrire la séquence interactionnelle dans laquelle apparait ce mouvement et les trajectoires interactionnelles dont use le locuteur pour résoudre le trouble de la compréhension qui a surgi.
Nous utilisons les outils qu’offrent la linguistique interactionnelle et la linguistique de corpus, pour mener une analyse systématique de ces phénomènes. Nous nous appuyons sur trois corpus présentant différents degrés de spontanéité et diverses activités interactionnelles. Après avoir identifié et annoté les mouvements de sourcils (haussement et froncement) et les séquences présentant un problème de compréhension (Weigand, 1999 ; Antaki, 2012), nous avons mené une analyse séquentielle sur une soixantaine d’extraits.
Cette recherche met en lumière le rôle des mouvements de sourcils en tant que ressource qui participe à rendre mutuellement reconnaissable un problème de compréhension, mais également en tant qu’indice de désalignement et de réalignement lors de ces dîtes séquences. De plus, nous évaluons les technologies permettant la détection automatique des mouvements de sourcils au travers de comparaisons entre les annotations manuelles et automatiques. Ce travail permet de mieux comprendre les mécanismes de l’interaction sociale dans toute la complexité multimodale qu’ils impliquent.